9 septembre : Bienheureux Frédéric Ozanam.
"Volo quod vis!
Seigneur, je veux ce que Tu veux!".
Homélie de monsieur l' abbé Jean-Bernard Hayet,
curé de la paroisse saint Joseph des Falaises-Bidart.
Frédéric Ozanam naquit à Milan, le 23 avril 1813 : sa mère, très charitable, était la fille
d' un négociant en soies de Lyon; son père, médecin, avait une Foi profonde : épris de
science et d' art, il se montra toujours d' un dévouement inlassable auprès de ses patients.
En 1815, quand Milan repassa sous domination autrichienne, la famille rentra en France.
Frédéric sera marqué par la révolte des canuts. Il poursuivit des études à la Sorbonne et
commença un cursus de lettres : fervent catholique et étudiant engagé, il n' hésite pas à
intervenir en classe pour dénoncer les idées des professeurs qui véhiculent de fausses
théories à propos du Christianisme : "Au milieu des blasphèmes et des conversations
infâmes de mes camarades de travail -dira-t-il, j' ai un besoin immense de religion, et non
seulement de Christianisme mais de Catholicisme encore".
En 1833 la vie de Frédéric prend un tournant décisif : avec des amis étudiants, il décide de
fonder une petite société vouée au soulagement des pauvres : la Conférence de la Charité qui,
plus tard deviendra la Conférence de Saint Vincent de Paul.
En 1841, il épouse la fille du recteur de l' académie de Lyon, Amélie Soulacroix avec qui il aura
une petite fille. Historien, essayiste catholique, professeur d' histoire et de littérature étrangère
à la Sorbonne, Frédéric ne cachera jamais sa Foi. Quand on lui reproche d' aborder des sujets
religieux, il répond : "Je ne suis pas théologien mais j' ai l' honneur d' être chrétien!".
La grande conviction que Frédéric exprimera c' est que :
"La question qui divise les hommes de nos jours n' est plus une question de formes politiques,
c' est une question sociale, c' est de savoir qui l' emportera de l' esprit d' égoïsme ou de
l' esprit de sacrifice; si la société ne sera qu' une grande exploitation au profit des plus forts
ou une consécration de chacun pour le bien de tous et surtout la protection des plus faibles".
C' est à l' âge de 40 ans que, miné par la maladie, il s' éteignit à Marseille, le 8 septembre 1853.
Dans son testament, Frédéric Ozanam écrivait : "Ma prière... c' est de persévérer dans la Foi,
malgré les humiliations, les scandales et les désertions" -puis il adresse ces vers à son épouse
et à sa petite fille Marie : "Fais qu' elle pense à moi, donne-lui tes vertus, nous nous retrouverons
au séjour où l' on aime, et nous échangerons sous les yeux de Dieu même, le long embrassement
qui ne finira plus".
En le béatifiant à Paris, le 22 août 1997, le Pape Jean-Paul II souligna dans son homélie que :
"Frédéric Ozanam a cru en l' Amour que Dieu a pour tout homme. Il s' est lui-même senti appelé
à aimer... Il a trouvé le chemin vers la sainteté. Et il l' a parcouru avec détermination. Homme de
pensée et d' action, Frédéric Ozanam demeure pour les universitaires de notre temps, enseignants
et étudiants, un modèle d' engagement courageux, capable de faire entendre une parole libre et
exigeante dans la recherche de la vérité et la défense de la dignité de toute personne humaine.
Qu' il soit aussi pour eux un appel à la sainteté... L' Eglise confirme le choix de vie chrétienne fait
par Ozanam ainsi que le chemin qu' il a emprunté. Elle lui dit : "Frédéric, ta route a été vraiment
la route de la sainteté".
Quelques paroles de Frédéric Ozanam peuvent orienter, en ce jour, notre méditation :
"La Charité ne doit jamais regarder derrière elle, mais toujours devant, parce que le nombre de
ses bienfaits passés est toujours très petit et que les misères présentes et futures qu' elle doit
soulager sont infinies... Nous n' avons pas deux vies, l' une pour chercher la Vérité, l' autre pour
la pratiquer : l' Evangile nous fait un devoir de nous dévouer tout entier au service de cette
société qui nous repousse et nous méprise".
En prenant l' image des tisseurs des Gobelains, il écrit ce texte qui nous redit que Dieu, au
terme de notre existence, sera mieux à même que nous pour "juger" et évaluer notre travail :
"Nous sommes tous comme les ouvriers des Gobelins qui, suivant les plans d' un artiste inconnu,
s' appliquent à assortir les fils de diverses couleurs sur le revers de la trame. Ils ne voient pas le
résultat de leur travail. C' est seulement quand tout est terminé qu' ils peuvent admirer à l' aise ces
fleurs, ces figures, ces scènes splendides et dignes des palais des rois. Ainsi de nous : nous
travaillons, nous souffrons ici-bas sans en voir le terme ni le fruit. Mais Dieu le voit, et quand Il
nous relève de notre tâche, Il montre à nos regards émerveillés ce que Lui, le Grand Artiste
invisible et Présent partout, a fait de toutes ces fatigues qui nous semblent si stériles, et Il daigne
placer dans Son grand palais ces faibles oeuvres de nos mains".
Frères et soeurs, puissions-nous tous persévérer dans la vocation qui est la nôtre et servir
du mieux possible, là où Dieu nous a "plantés" la Venue de Son Règne : c' est la grâce que
nous sollicitons, aujourd' hui, par l' intercession de Frédéric Ozanam :
Bienheureux Frédéric Ozanam,
prie pour nous tous,
prêtres et fidèles du Seigneur et laisse-nous reprendre
ce qui fut souvent ta propre prière :
Seigneur,
je veux ce que Tu veux, VOLO QUOD VIS,
je veux comme Tu veux, VOLO QUOMODO VIS,
je veux aussi longtemps que Tu veux, VOLO QUAMDIUM VIS,
je veux parce que Tu veux, VOLO QUIA VIS.
Amen.
"Volo quod vis!
Je veux ce que Tu veux!
Volo quomodo vis!
Je veux comme Tu veux!
Volo quamdium vis!
Je veux aussi longtemps que Tu veux!
Volo quia vis!
Je veux parce que Tu veux!".
Bienheureux Frédéric Ozanam.