Quatrième Dimanche du temps ordinaire. Année B.
"Au Diable le Diable!
Il est temps de faire de la
place à Dieu!".
"Le Diable serait-il une invention de l' homme, la projection imaginative de nos phantasmes
incontrôlés, le relent désuet d' un moralisme cherchant à s' imposer par la peur?
Qu' en dit l' Ecriture?
Qu' en dit le Christ?
Qu' en dit l' Eglise?
L' Ecriture parle du Diable, de la Genèse à l' Apocalypse. Elle ne le décrit pas; elle n' affabule
pas sur son compte; elle ne cherche pas à traumatiser les coeurs ou à obscurcir les esprits
avec cela. Mais elle en parle! Elle en parle, car elle constate qu' il existe et elle l' enseigne.
Elle sait que le Mal sévit, antérieur et extérieur à l' homme, plus fort et plus subtil que lui et,
qu' insidieusement, il se trouve sans cesse contre lui, pour le pousser à mal faire.
Les noms d' ailleurs varient sans cesse pour parler de lui, car il est insaisissable.
Mais, qu' on parle de "Démon", de "Malin", de "Tentateur" ou de "Satan", l' Ecriture Sainte sait
qu' il s' agit de "l' Adversaire" de l' homme et du "Révolté" qui se dresse contre Dieu. L' unique Dieu.
Avec la venue de Jésus, la lumière se fait encore plus totale.
Car, si le Christ vient en ce monde pour y établir le Règne de Dieu, Il Se heurte d' emblée, et
avec quelle violence, au "Prince de ce monde".
Le premier acte public de Jésus, une fois baptisé, est d' aller au désert, "poussé par l' Esprit,
afin d' y affronter le Diable". Ses premiers gestes publics après Sa victoire sur Satan sont de
délivrer tous ceux et celles que tourmentaient des esprits mauvais. Dans les trois Evangiles
synoptiques, le premier miracle du Christ, comme de Dimanche, est celui de la délivrance de
possédés. Au terme de Sa Vie, l' affrontement ira jusqu' à la mort. Triomphe apparent du
Prince des ténèbres. En fait, c' est lui qui sera condamné et la mort qu' il engendre deviendra
Pâque d' Eternité.
L' Eglise, depuis les premiers temps jusqu' à aujourd' hui n' a jamais hésité à prendre au
sérieux ce rude combat.
Dès leurs premiers pas, les disciples se heurtent à cette même lutte. Et dès nos premiers
pas, l' Eglise, dans le Baptême, nous arme pour cette lutte en prient, par trois fois, pour que
le nouveau baptisé soit délivré de l' Esprit Mauvais. Nous tous qui avons été baptisés, nous
avons tous été exorcisés! Et à chaque fin du "Notre Père", nous prions le Seigneur de ne
pas nous soumettre au Tentateur et de nous délivrer du Mal, et donc du Malin.
Si la plus grande tentation du Diable est de faire croire qu' il n' existe pas, l' Ecriture, le Christ
et l' Eglise affirment au contraire qu' il ne s' agit pas d' être dupe de Satan".
Que pouvons-nous conclure de tout cela?
Que tout d' abord le Mal existe, plus fort que nous, plus subtil que nous; et qu' en face de lui
la meilleure attitude est celle de la Foi éclairée et de l' humilité, à l' exemple de sainte
Thérèse qui disait : "Devant le Malin, je ne fais pas la maline!".
Qu' ensuite, si nous sommes affrontés à lui, il est aussi écrit que "nul n' est tenté au-dessus
de ses forces", et "qu' avec la tentation, Dieu nous donnera toujours la force de la supporter".
Mais par-dessus tout, nous croyons que si le Mal existe et nous assaille, Dieu reste encore
plus Fort que le Mal et nous en délivre.
Que le Diable aille donc au Diable!
Il est temps de faire de la place à Dieu".
Père Pierre-Marie Delfieux
"Au Diable le Diable!".
In revue "Famille chrétienne" n° 681 page 3.